[20 Minutes] Bordeaux – Une route luminescente inaugurée sur une piste cyclable
INNOVATION - L’entreprise de Pessac (Gironde) Olikrom et le groupe Eiffage Route ont présenté ce lundi leur route luminescente, censée améliorer la visibilité du marquage routier la nuit…
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La photoluminescence sur les routes de demain
La route de demain sera-t-elle luminescente ? La société de Pessac, près de Bordeaux, Olikrom et le groupe Eiffage Route ont inauguré ce lundi une piste cyclable de 2 km, à Pessac, équipée de cette peinture qui s’éclaire la nuit.
Cela fait près de deux ans qu’Olikrom et Eiffage Route travaillent sur ce projet. « J’avais pris contact avec Olikrom pour répondre à l’appel à projets “Route du Futur” de l’Ademe, explique François Olard, directeur R & D de la branche infrastructures chez Eiffage. Avec Total et l'Ifsttar nous en avons été lauréats, grâce à cette peinture qui va améliorer la visibilité de l’usager de 50 à 100 m. » L’objectif de cette innovation est de renforcer la sécurité routière en améliorant la visibilité du marquage routier de nuit comme en conditions météorologiques dégradées.
Une tentative réalisée aux Pays-Bas
Cette peinture routière photoluminescente, appelée LuminoKrom®, capture et stocke la lumière du soleil ou celle des phares et la restitue la nuit. « La peinture contient des pigments innovants et durables dont la particularité est d’émettre de la lumière sans source d’alimentation électrique. Une innovation qui préfigure la route du futur plus économique, plus écologique et plus sûre », assure Jean-François Létard, PDG d’Olikrom.
« La luminescence, c’est-à-dire la propriété de ces matériaux de capter la lumière en journée pour la restituer la nuit, poursuit-il, est une technologie qui existe depuis très longtemps. Il y avait eu une tentative réalisée dans le domaine routier aux Pays-Bas, mais qui s’est très vite arrêtée car la technologie n’était pas stable. Notre défi a été de maintenir les propriétés de luminescence avec une intensité élevée tout au long de la nuit. Et pour une peinture qui puisse être utilisée de manière industrielle pour du marquage routier. »
Un coût financier inférieur à l’électrification de l’infrastructure
Cette piste cyclable à Pessac a été choisie comme testeur grandeur nature, pour plusieurs raisons : elle ne bénéficiait pas d’éclairage public et elle traverse toute une zone de forêt. « C’était donc le terrain d’expérimentation idéal, puisque nous avons des ambiances lumineuses différentes, analyse Jean-François Létard. Et nous avons constaté que la lumière s’émet bien dans toutes ces conditions, pour guider des personnes à vélo. »
Hormis les pistes cyclables, à quoi pourra servir cette innovation ? On pourra l’appliquer à peu près à tous les endroits, même si l’objectif n’est pas d’en mettre partout. « C’est une peinture qui servira toutes les zones qui ne bénéficient pas d’éclairage public, et qui s’avérera ainsi beaucoup moins chère que l’électrification de l’infrastructure », promet François Olard. « Cela concerne les zones rurales bien sûr, mais on sera aussi en complémentarité avec toutes les initiatives des villes qui ont entrepris d’éteindre leur éclairage la nuit, ajoute Jean-François Létard. Cette peinture pourra ainsi dessiner les contours de rond-point et les éléments de sécurité. »
Une peinture qui servira à guider les véhicules autonomes ?
« On ne va pas se cantonner au marquage routier au sol, mais on envisage aussi d’aller sur de la signalisation verticale, sur les bretelles d’autoroute, les panneaux routiers, les piles de pont… », énumère François Olard. La priorité en 2019 sera « de monter des arrêtés d’expérimentation pour protéger les passages piétons. »
En 2020, « on vise l’international, puisqu’on a déjà des demandes » et à très long terme cette peinture « pourrait accompagner le guidage des véhicules autonomes. »
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