21/08/2020
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Le marquage photoluminescent LuminoKrom® a été appliqué sur une petite portion du RAVeL 142, qui relie Namur à Jodoigne en Belgique.

 

"En journée, le marquage est un peu différent d’un marquage blanc classique : il apparaît un peu verdâtre, car il contient des pigments qui réémettent de façon continue la lumière venant des ultraviolets du soleil", explique Gauthier Michaux, expert ingénieur au SPW Mobilité et Infrastructures, "un peu comme les aiguilles d’une montre, ou les étoiles que l’on place au plafond d’une chambre d’enfant".

Mais tout l’intérêt de ce nouveau marquage se dévoile la nuit venue. "Quand il commence à faire noir, que la lumière naturelle a disparu, la réémission de lumière par ces pigments continue, et le marquage apparaît de manière lumineuse, et verte", ajoute-t-il.

 

Sécuriser les RAVeL, en guidant les usagers

Le but de l’opération est d’aider les usagers, et surtout les cyclistes, à se déplacer en sécurité, via un guidage visuel. Et le lieu choisi ici pour cette phase de test, sur un RAVeL traversant un sous-bois, n’a pas été choisi au hasard, car "pour fonctionner, il faut qu’il n’y ait aucune source importante de lumière extérieure : pas d’éclairage public, pas de phare de voitures, car dans ce cas-là, l’apport externe de lumière serait trop fort par rapport à celle émise par les marquages", indique l’expert.

Le procédé est beaucoup moins cher que l’installation de lampadaires, "mais ça n’a pas exactement le même effet, non plus. Ça permet un balisage visuel pour les cyclistes, mais ça ne permet pas une sécurisation totale en créant, s’il le fallait, une quantité de lumière pour voir les autres comme en plein jour".

 

namur

Application de la peinture luminescente - © Gauthier Michaux

 

Le marquage luminescent, qu’en pensent les utilisateurs ?

Pour les utilisateurs, l’idée est judicieuse, et utile à cet endroit. José Da Costa connaît bien cette zone, puisqu’il utilise régulièrement cette portion du RAVeL pour se rendre à son travail. "C’est une partie qui est fort boisée, avec un ou deux croisements de chaussées, ce qui peut être des points dangereux. Même la journée, c’est assez sombre, puisque les arbres sont assez feuillus", explique-t-il. "Il faudra voir dans la pratique si c’est vraiment utile, mais dans l’absolu, toute initiative qui tente d’améliorer les choses est la bienvenue. Plus on fera ce genre d’aménagements, plus les gens se sentiront en sécurité, et la fréquentation augmentera", ajoute cet usager.

 

Un aménagement cyclable photoluminescent, une première en Belgique

C’est la première fois que ce procédé est utilisé en Belgique. "C’est un fabricant français qui est venu faire ce chantier expérimental chez nous, et c’est la première fois que ce produit est appliqué hors de France", explique Gauthier Michaux. "Comme c’est un test expérimental, le budget est nul pour la SPW. C’est le producteur qui fournit le produit de marquage, et l’application a été faite dans le cadre d’un bail d’entretien du district de Bouge", précise l’ingénieur.

 

Si le projet expérimental porte ses fruits, il pourrait donc être généralisé. "Dans un premier temps, c’est vraiment un chantier expérimental pour examiner le comportement du produit dans le temps, d’un point de vue technique et pratique, auprès des utilisateurs. Et de voir comment cela se comporte dans le temps. On va attendre d’avoir les résultats de ce chantier expérimental avant de, peut-être, généraliser le procédé", évoque Gauthier Michaux. "D’autant que, pour que ce produit de marquage soit généralisé sur l’ensemble du réseau du SPW Mobilité doit être homologué, après un test de durabilité d’au moins un an sur un site routier bien spécifique, près de Marche-en-Famenne. Et ce produit là n’y est pas encore passé, il y sera appliqué l’année prochaine", ajoute l’expert, "Donc son homologation n’aurait pas lieu avant au moins deux ans".

 

Retrouvez le lien vers l'article d'Arnaud Bruckner sur rtbf.be